mercredi 24 septembre 2014

Jean Bounidon

 Bounidon Jean est le premier des noms inscrits sur notre monument.  Cet homme était né (un 29 février !) à Saint-Germain-des-Prés de François Bounidon et de son épouse Françoise Bouillon. Il avait épousé Aline Couzinou (le mariage n'avait pas été célébré à Clermont) et sa dernière résidence connue est Clermont d'Excideuil, vraisemblablement à Autrevialle*. Le nom de famille Bounidon est classé  sur des sites de généalogie comme originaire du Périgord (Le Change, St-Sulpice...) et considéré comme disparu.
*Renseignement trouvé sur l'acte de mariage d'Aline Couzinou, veuve  de Jean Bounidon avec Pierre Sudreaud, forgeron, né à St-Médard d'Excideuil le 13 décembre 1986, demeurant au village de la Croix de l'Arbre. On y apprend aussi qu'elle était née à Vauzelle, commune de St-Médard-d'Excideuil, née le 23 février 1890

Vaux-lès-Palameix est un tout petit village de Lorraine qui a beaucoup souffert de la guerre. L'écrivain Alain-Fournier (l'auteur du Grand Meaulnes) a été tué à proximité le 22 septembre. Pour plus de détails 
Cependant, dans le registre des actes de décès de Clermont, il est écrit que Jean Bounidon est mort à St-Maurice-sur-les-Côtes (commune voisine).

Pour lui, ces 3 strophes d'un long poème de Charles Peguy, mort au combat le 5 septembre.


Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,

Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.

Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.

Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle.



Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles,

Couchés dessus le sol à la face de Dieu.

Heureux ceux qui sont morts sur un dernier haut lieu,

Parmi tout l'appareil des grandes funérailles.

...

Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés

Dans la première argile et la première terre.

Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre.

Heureux les épis murs et les blés moissonnés.





mercredi 17 septembre 2014

François Lambert


François Lambert naquit  le 17 (et non le 7)  janvier 1893 à la Lande*, de père inconnu. Sa mère, Françoise Lambert, était cultivatrice. L'enfant a été présenté par son grand-père. Les témoins étaient Jean Aublant, charbonnier à la Lande et Jean Lascaud, cultivateur à Nègre-Vergne. De la classe 13, François Lambert, comme Noël Dieuaide effectuait donc son service militaire au moment où la guerre a été déclarée.
*Le lieu-dit la Lande ne compte qu'une maison, propriété de M. Conjaud. Les maisons voisines appartiennent à la commune de Dussac.
Il existe à proximité et sur Clermont un autre hameau de deux maisons : la Lande du Ferrat.


Pour François Lambert, cent ans après, cette étrange guirlande


lundi 15 septembre 2014

Victorien Constant


Victorien Constant naquit bien le 14 juillet 1881, mais pas à Excideuil ! 
Ses parents (Pierre Constant et son épouse née Marie Flageat) occupaient déjà la ferme de la Lande de Javerzac.
Victorien Constant avait épousé en 1905 Marie Lascaux originaire de Sarrazac. Ils eurent un fils, Julien, le père de Guy, maire actuel de Clermont.
la serve, à la Lande de Javerzac

"Dès le 6 septembre 1914, le Mont Moret à Courdemanges va devenir l’enjeu principal des combats autour de Vitry-le-François. Comme sur les autres secteurs de la bataille de la Marne, c’est sur ce mamelon de la côte 153 que le sacrifice des soldats français a fait basculer le sort des armes.. 

La landwehr saxonne s’empare de Courdemanges et du Mont Moret le 6 septembre face aux troupes coloniales françaises. Epuisés et décimés, les coloniaux ont du mal à contenir les troupes allemandes. Le 8 septembre, les fantassins des 126ème et du 326ème R.I. de Brive la Gaillarde, renforcés par un bataillon du 21ème R.I.C. (recrutement de Paris) reprennent d’assaut la côte 153. Dès lors et durant deux jours, les allemands vont bombarder violemment et contre attaquer cette hauteur devenue la charnière de la partie Est du champ de bataille de la Marne. 

L’armée allemande est stoppée sur toute la ligne de front et donnant des signes de lassitude, elle amorce sa retraite le 10 septembre au soir. Les hommes des 126ème et 326ème R.I. descendent les pentes bouleversées du Mont Moret pour rejoindre Blacy, Loisy et Couvrot le 11 septembre. 

Aujourd’hui, ce mont porte à certains endroits encore les stigmates de cet affrontement (excavations d’obus,…), empreintes tragiques que le temps n’a pas effacées. Cette modeste hauteur coiffe le sud du pays vitryat et témoigne de son importance, par la lecture du paysage qu’elle permet."

Dans l'acte de décès retranscrit dans nos registres dès 1916, il est dit que Victorien Constant a été tué à Chatelraould-Saint-Louvent. Thièblemont et Courdemanges sont des communes voisines, dans la Marne, près de Vitry-le-François.
Extrait de l'acte :
Conformément à l'article 77 du Code Civil, nous nous sommes transportés auprès de la personne décédée et assurés de la réalité du décès. Nous n'avons pas pu nous transporter auprès de la personne décédée en raison de nos fonctions spéciales et des circonstances du combat.
Il est donc sous-entendu que le corps n'a pas été retrouvé, (le soldat Constant ayant vraisemblablement péri sous les tirs d'obus). Un sergent et un caporal témoignent  de la mort, à 15 h sur le champ de bataille...
Javerzac, 13 septembre 2014, fleurs bleues et vieilles pierres

mercredi 10 septembre 2014

Joseph Devaux

Joseph Devaux naquit le 10 avril 1890 à Puyssegeney, fils d'Anne Tallet et de son époux Firmin Devaux (qui signait Deveaux). La ferme familiale (détruite plus tard par un incendie) se situait sur le terrain de la maison de la famille Jacquot. 

Ernest T(h)omasson et Joseph Dev(e)aux, sensiblement du même âge et proches voisins, ont sans doute été mobilisés le même jour. Ils ont dû prendre les mêmes trains et subir ensemble les  marches épuisantes de la fin août 14. Joseph a-t-il eu le temps d'apprendre la mort d'Ernest ? Quelle famille a été prévenue la première du décès de son enfant ? Pourquoi le sort semblait-il s'acharner sur ce hameau ?
Joseph Devaux repose à Sedan, dans le  carré militaire St-Charles, tombe 266.
En hommage, ce bleu-blanc-rouge végétal...
Gandumas, septembre 2014, prunelles, chardon, alises



lundi 1 septembre 2014

Ernest Tomasson



Ernest Tomasson naquit à Puyssegeney* le 9 octobre 1889, de  Léonard Tomasson, cultivateur et de son épouse Elise Laplagne. Il fut mobilisé début août en tant que caporal au  7ème RI et disparut à Sainte-Marie-à-Py (Marne) le 2 septembre 1914. Un jugement du 4 juin 1920 le reconnut Mort pour la France.
Sur notre monument, son nom est écrit Thomasson. 
* L'orthographe du hameau a évolué : on écrit plus volontiers Puyssegenet de nos jours.  Je n'ai jamais pensé que ce toponyme évoque les puits et les genêts et j'ai plutôt choisi, en hommage à ce jeune homme, ces glands de la fin du mois d'août.
 Nous ignorons dans quelle ferme vivait la famille T(h)omasson. 


Sainte-Marie-à-Py se situe à la limite du département des Ardennes. La population de ce village était de 414 en 1911 et de 194 en 1921 et n'a pas vraiment remontée depuis. Le village a été longuement occupé par l'armée allemande. Sur son territoire se trouve le monument aux Morts des Armées de Champagne.




Le village occupé pendant la Première Guerre mondiale, 

autochrome de Hans Hildenbrand de 1915 .